Au sujet des maladies du bois en viticulture Agro-Synergique

Au sujet des maladies du bois en viticulture Agro-Synergique

Les maladies du bois sont des maladies graves car elles affectent le capital de production à long terme. Dans notre région elles sont principalement de deux types : l’Esca, qui n’est pas à proprement une maladie, l’Eutypiose (Diatrypaceae), provoqué par la toxine eutypine sécrété par le champignon Eutypa lata et le Black Dead Arm (BDA), provoqué par deux toxines synthétisées par les champignons Diplodia seriata et Neofusicoccum parvum, principaux représentants des Botryosphaeriacées en France. Ces affections ont littéralement explosées dans les 1980-2000 en provoquant selon les régions et les cépages des destructions dépassant les 20% des ceps qui ont motivées des arrachages précoces de beaucoup de vignobles.

Depuis 2010, nous assistons dans notre vignoble familial de Lalande de Pomerol et Saint Emilion à une réduction extrêmement importante (<0,5%) des pieds atteints par les maladies du bois à proprement dites (Etuypiose/BDA) et ce sans avoir pratiqué de traitements particuliers, sauf à avoir modifié notre système global de gestion de la plante et du sol. Sans que je puisse encore le prouver scientifiquement, il est de mon avis absolument évident que la réinstauration de la biodiversité dans le vignoble avec une conduite en mode agro-écologique, en particulier la non utilisation d’herbicides et l’utilisation de fongicides non issus de la chimie de synthèse (soufre et cuivre en l’occurrence), contribuent considérablement à réduire naturellement l’occurrence de ce type de maladie dans le vignoble.

En ce qui concerne l’Esca, l’origine et donc les solutions à ce problème sont d’un autre ordre. L’Esca, contrairement à ce qui est communément enseigné, n’est pas une maladie mais un syndrome.

Cette différence explique que l’ensemble des théoriciens et praticiens cherchant à lutter contre un ou plusieurs agents infectieux ont systématiquement échoués depuis plus de quarante ans en entrainant derrière eux toute la profession. En identifiant comme coupable un ou plusieurs agents infectieux, ils confondent tout simplement cause et conséquence, symptômes et origine du désordre…Un syndrome correspond à un ensemble de symptômes constituant une entité et caractérisant un état pathologique particulier et c’est exactement le cas de l’Esca de la vigne.


Différents champignons lignivores et certaines bactéries sont responsables des symptômes qui ont tous pour origine une altération profonde de la conduction de la sève dans le bois de la vigne, provoquée par une transformation de ses tissus conducteurs sous l’influence de ces parasites. Mais ces derniers ne peuvent affecter le bois de la vigne qu’à condition que des plaies de taille mutilantes autorisent leur pénétration à l’intérieur du cep ; en leur absence la vigne ne présente jamais ce type d’affection ! En d’autres termes, le syndrome de l’Esca est un problème de plomberie.

Les vaisseaux conducteurs de la vigne deviennent non
fonctionnels, jusqu’à présenter une dégénérescence apoplectique sans plus de symptômes avant-coureurs, en raison de l’effet du développement de microorganismes opportunistes qui ne sont pas à l’origine première du problème. L’origine principale de l’Esca est la taille mutilante ! La solution n’est donc pas dans la pose d’emplâtre destinés à lutter contre des champignons pathogènes, mais « tout simplement » dans la réalisation d’une taille respectueuse réalisée aux moments adéquats (voir plus loin).

C’est un travail de longue haleine, difficile, surtout en présence de vignobles âgés martyrisés pendant de longues années(voir plus bas). Chaque année nous essayons d’améliorer nos pratiques dans ce domaine, mais certains désordre ne peuvent être récupérés…Lors de ma reprise en main du domaine familial dans sa globalité à partir de 2008, le taux de manquant en raison de ces diverses affections atteignait parfois jusqu’à près de 20%...


Depuis cette date et la mise ne œuvre de nos diverses pratiques respectueuses, le taux de remplacement annuel des pieds morts (devenu systématique chaque année),prenant en compte aussi et surtout ceux détruits par la mécanisation (qui est devenue la principale cause de mortalité), est descendu en moyenne en dessous de 2% !


Finalement, toute notre démarche aboutit à une diminution drastique des intrants
phytosanitaires ; la réalité et l’efficacité de cette démarche est attestable par l’analyse annuelle de résidus de pesticides dans chacun des vins produits.


Depuis 2014, toutes nos productions font l’objet d’une recherche extensive de résidus de pesticides. En Agro-Synergie, les vins sont contrôlés chaque année et doivent bénéficier d’une attestation certifiant l’absence de résidus de pesticides au-dessus de limites propres au vin fixé dans un référentiel extrêmement sévère où l’absence de détection de résidus d’herbicides, d’insecticides et de fongicides classifiés CMR et PE est une obligation strict (PHYTOCHECK EXCELL)e. La présence d’acide phosphoreux est tolérée dans la limite de 25 mg/l (LMR officielle = 100 mg/l).

 

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