Introduction à un nouveau modèle de viticulture durable et écoresponsable : l’Agro-  Synergie.

Introduction à un nouveau modèle de viticulture durable et écoresponsable : l’Agro- Synergie.

Pascal CHATONNET
Comme le soulignait R. Dion, parmi les trois produits de la trilogie méditerranéenne « la vigne est celui qui dépend le plus de l'arbitre de l'homme». De fait elle tient une place particulière, dans son objet même, mais aussi dans sa technologie : vigne et vin sont des produits complexes dans lesquels l'intervention humaine et les choix qu'elle effectue ont une part considérable. Enfin la culture de la vigne se trouve particulièrement liée aux éléments d'ordre culturels et commerciaux; ces choix sont aussi dépendants des contraintes de la culture et de la vinification. Simplement ces contraintes, du fait de la complexité du produit, laissent une marge de manœuvre plus grande que dans la culture des céréales ou de l'olivier. C'est de cet ensemble de contraintes, de leurs interactions et de leurs conséquences sur nos manières de faire dont je voudrais évoquer ici les grandes lignes.
Viticulture conventionnelle, biologique, biodynamique, raisonnée, agroforesterie, agro-écologie, régénératrice, permaculture, agropastoralisme…le foisonnement actuel de toutes ces appellations aboutit, il me semble, plus à noyer l’opinion dans le maelstrom de la « nouvelle écologie » et du « greenwashing » plutôt qu’à l’éclairer clairement sur la direction que l’on souhaite prendre pour instaurer un mode de production raisonnablement et durablement orienté vers, non seulement un idéal plaisant, mais surtout vers une réalité devant s’incarner dans des faits, avec des résultats mesurables de façon durable. De quoi s’agit-il au fond ? Penser et installer une viticulture résolument moderne, utilisant toutes les ressources disponibles pour une production responsable aux plans sociaux et environnementaux. Mon approche est pragmatique et scientifique. L’expérimentation, les comparaisons et l’observation sont mes outils. En outre, nous devons en permanence nous rappeler que nous sommes les gardiens et les révélateurs d’un terroir exceptionnel qui gagnera jours après jours de plus en plus de notoriété, si et seulement si, nous sommes capables de préserver et de développer ce qui fait l’essence de nos grands vins.
On voit fleurir récemment de plus en plus de discours détaillant les engagements
« écoresponsables » de tels ou tels producteurs, de nouvelles associations pour promouvoir des modes de production apparemment totalement nouveaux, des revendications de performances qualitatives époustouflantes… Tout ceci atteste du tournant que souhaite prendre le monde en réponse aux préoccupations environnementales croissantes suscitées par le « réchauffement climatique global ». On peut s’en réjouir. Mais il est pratique de se laisser porter par le courant majeur, celui à la mode aujourd’hui ; pour devenir « plus vert que vert ».
Il faut surtout ce souvenir que « Le courant qui emporte ces idées suffit à donner du bonheur aux mangeurs de vent qui se nourrissent de phrases toutes faites.
Les laboureurs qui ont les pieds sur terre construisent une réalité différente (…)l’argumentation porte sur l’énonciation plus que sur l’énoncé, sur la manière de dire plus que sur ce qui est dit (…) Bien dire est un art qui entraîne la conviction, alors que l’austère raison n’emporte par le pompon. »
Pascal Chatonnet
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