La protection contre les attaques de cryptogames en viticulture Agro- Synergique et les alternatives au cuivre

La protection contre les attaques de cryptogames en viticulture Agro- Synergique et les alternatives au cuivre

L’un des principaux inconvénients de la démarche Agro-Synergique, tout comme en Bio et Biodynamie, c’est l’usage répété du cuivre pour lutter contre le Mildiou car nous n’avons pas mieux à disposition. Les pulvérisations de saule, d’osier dynamisées ou pas ne sont efficaces que quand il n’a pas de pression climatique extrême favorable à la maladie (pluies et rosée matinale persistante).
Je me suis largement exprimé sur le sujet de la toxicité du cuivre et sur la limitation qu’implique que n’ayons que peu ou pas d’alternatives de lutte 1 . L’approche Agro-Synergique, en diversifiant les outils d’action, doit permettre de réduire drastiquement les doses cumulées de ce métal susceptible de s’accumuler à long terme et de perturber notamment nos chers vers de terre au-delà d’une certaine concentration. En cumulant les outils visant à agir sur le parasite et d’autre part sur la plante et son environnement, on arrive à
réduir e considérablement les doses de cuivre apportées (la limite actuelle est de 4 kg/ha/an en Bio avec 28 kg/ha lissés sur 7 ans ou encore 3 kg/ha/an en Biodynamie) à la conditiond’appliquer sans faille et sans délai quand on sait que l’humidité (au sens large : pluies, rosées persistantes) du moment induira une contamination par le cryptogame. Bien plus que la dose c’est le momentum du traitement qui compte le plus. En dehors des infusions de préparations de certaines plantes (osier, prêle, saule tous pourvoyeur d’acide salicylique ou/et de silice et les huiles essentielles d’orange ou d’origan)
qui sont efficaces en présence d’une faible pression de la maladie, il sera donc possible d’avoir recours à des dérivés de l’acide phosphonique (phosphonate de potassium et de sodium) qui possèdent une action directe sur les zoospores du Mildiou mais surtout de remarquables propriétés de stimulation des défenses naturelles de la vigne particulièrement utiles quand la pression augmente au moment où la vigne devient extrêmement sensible (la vigne en état de floraison et plus encore au stade de jeune fruit, est marquée par une protéolyse accusée, avec une chute très nette du contenu protéique chez les feuilles matures,
pour favoriser le développement de ces nouveaux organes mais qui augmente leur attractivité et leur sensibilité vis-à-vis des cryptogames 2 ). A l’inverse des préparations que nous utilisons classiquement (produit de contact lessivables dès que la pluie atteint 20 mm), les phosphonates pénètrent dans la plante et sont véhiculés par sa sève (produit systémique) et sont donc protégés du lessivage. Même si ce produit se retrouve dégradé sous forme de résidus dans le vin terminé, son résidu (l’acide phosphoreux à quelques milligrammes par litre) n’a aucune toxicité ou inconvénient pour l’environnement aux concentrations
employées. Il serait dommage de se priver de son usage en cas de besoin au prétexte qu’il n’est pas autorisé dans le référentiel Bio/Biodynamique pour la seule et unique raison que l’on ne peut différencier à l’analyse du résidu l’emploi de phosphonates minéraux de l’usage du fosétyl d’aluminium, issu de la chimie de synthèse complexe, mais qui ne présente également aucun inconvénient environnemental… Le caractère « naturel » des intrants imposé dans le

 https://pascalchatonnet.com/toxicite-du-cuivre-en-viticulture-mythes-et-realites
 PANTANELLI E. (1921), Contribution à la biologie du mildiou de la Vigne. Prog. agric.et vitic., LXXV, 87, III, 161

Bio et la Biodynamie frise souvent le ridicule, n’obéit pas à la pure logique et interdit de bénéficier de progrès techniques évidents, pas l’Agro-Synergie 3 .
Mais l’approche fondamentale doit rester celle de l’équilibre naturel de la plante. Une plante correctement nourrie, implantée dans un environnement qui lui est favorable (sol/microclimat), bénéficiant de ce fait d’un microbiote équilibré, tant à la surface (phylobiote) qu’à l’intérieur de la plante (endophytobiote) qu’autour de sa rhizosphère (rhizobiote), doit pouvoir mieux résister à ses parasites.
Lorsqu’il est nécessaire d’intervenir pour l’aider à mieux résister, les conditions
d’intervention rapides et la qualité des pulvérisations sont capitales. Nous nous sommes équipés de moyens de pulvérisation permettant de traiter l’intégralité de nos surfaces dans la journée et nous contrôlons la qualité effective des pulvérisations réalisées sur et dans le feuillage par des mesures effectives. Pas d’a priori, seulement des faits vérifiés permettent.

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