On le sait, le modèle agricole conventionnel, en particulier celui de la viticulture, est aujourd’hui à bout de souffle. Utilisation importante de produits de protection des plantes et d’engrais de synthèse, épuisement des sols, revenus limités pour les agriculteurs, mal-être d’une profession montrée du doigt… Il est temps d’évoluer vers un nouveau modèle, plus respectueux : l’agro-écologie est ce modèle souhaité 1 pour la préservation de l’environnement, pour notre santé et pour des produits de meilleure qualité. A la différence du Bio, l’agro-écologie n’est pas un label lié à un cahier des charges précis et fermé. Il s’agit plutôt d’une démarche visant à l’évolution des pratiques agricoles, pour une agriculture plus vertueuse, une façon de concevoir des systèmes de production qui s’appuient sur les fonctionnalités offertes par les écosystèmes. Elle les amplifie tout en visant à diminuer les pressions sur l’environnement et à préserver les ressources naturelles. Il s’agit d’utiliser au maximum la nature comme facteur de production en maintenant ses capacités de renouvellement. L’agro-écologie est donc un modèle agricole qui s’inspire de la nature pour produire de façon plus durable et plus saine. Dans la nature, il existe des équilibres entre la faune, la flore et la vie du sol. Ces derniers permettent aux cultures de mieux s’adapter à leur environnement et à ses variations (stress biotiques et abiotiques). Il existe plusieurs principes fondateurs régissant l’agro-écologie, ils peuvent être résumés ainsi : - La protection des sols: le respect du sol est un aspect fondateur en agro-écologie. Pas de sol, pas de vie ! Ainsi, nous cherchons à diminuer le travail de la terre sur nos domaines (plus de labour profond régulier) depuis 15 ans , à favoriser une couverture végétale permanente sur les sols pour les préserver, réduire leur tassement et leur maintenir une identité propre en éliminant les fertilisants chimiques étrangers (déjà depuis plus de 25 ans) et tous les intrants susceptibles d’affecter négativement le microbiote du sol (désherbants chimiques depuis plus de 15 ans déjà). - La diversification des cultures: une exploitation agro-écologique est logiquement à l’inverse de la monoculture! Une rotation des cultures est favorisée pour éviter l’épuisement des sols ; des cultures associées sont pratiquées pour accueillir la biodiversité et limiter l’utilisation d’engrais et pesticides. La viticulture consiste à implanter et cultiver la même plante au même endroit pendant au minimum plusieurs dizaines d’années. Ce principe ne peut donc s’appliquer strictement à notre viticulture car nous ne disposons pas des surfaces pour cette ambition.
C’est pourquoi j’ai choisi de qualifier notre démarche d’Agro-synergique et pas d’Agro-écologique.
Nous cherchons bien à développer une biodiversité globale aussi complexe que possible sur les sites de nos différents vignobles mais dans le cadre d’une monoculture (voir plus loin).
La démarche Agro-Synergique s’appuie ainsi sur trois piliers fondamentaux :
- Le respect des milieux naturels ;
- Le respect de l’Humain ;
- Le respect du produit élaboré.
Nous cherchons bien à développer une biodiversité globale aussi complexe que possible sur les sites de nos différents vignobles mais dans le cadre d’une monoculture (voir plus loin).
La démarche Agro-Synergique s’appuie ainsi sur trois piliers fondamentaux :
- Le respect des milieux naturels ;
- Le respect de l’Humain ;
- Le respect du produit élaboré.
Le respect des milieux: l’Agro-Synergie est une pratique qui vise à limiter son impact sur l’environnement : les rejets, les intrants et les traitements en général sont limités pour préserver les ressources naturelles et l’état original des agroécosystèmes. Elle se développe dans le respect de la biodiversité évoquée plus haut : les animaux (sauvages et domestiques) font partie intégrante de notre environnement, mais pas forcément du cycle de production (nous ne réalisons pas sur place à proprement parler d’élevage à une échelle suffisamment importante pour être représentative) et la flore locale est
préservée. Il est difficile comme dans le référentiel Biodynamique/Démeter d’imposer une surface minimum (10% de la surface de l’exploitation) consacrée au « développement de la biodiversité » car toutes les exploitations ne sont pas capables de respecter cette contrainte pour de simples raisons de configuration ; dans notre cas, compte tenu de nos surfaces boisées, nous dépassons largement cette limite. L’arbre tient une place majeure dans l’Agro-Synergie. Pour autant, il ne doit pas gravement perturber la mécanisation des opérations qui doivent l’être pour des raisons techniques ou économiques. Ainsi, nous maintenons et développons ainsi des milliers de mètres de haies et de bordures forestières en périphérie ou au centre de nos vignobles. De cette manière, la monotonie de la viticulture est rompue, des abris propices à une faune diversifiée sont créés, nous sommes protégés dans beaucoup d’endroits contre les vents du nord printaniers générateurs de gelée, enfin nous construisons un paysage beau et harmonieux. Mais la biodiversité n’est pas celle seulement visible en surface. Est également et surtout concernée celle du sous-sol : on sait qu’une diminution (-30%) de la biodiversité microbienne du sol provoque une réduction de laminéralisation de la matière organique (-40%), une altération de la productivité végétale (-50%), une diminution de la résistance à la sécheresse (-15%), un amenuisement de la stabilité structurale (-50%) et une augmentation de la survie des phytopathogènes dans le sol (x3) 2 .
- Le respect de l’Humain: l’Agro-Synergie comme l’agro-écologie est une pratique
fondamentalement systémique, c’est-à-dire qu’elle prend en compte à la fois le champ mais aussi tout ce qui l’entoure: les bâtiments d’exploitations, le territoire et ses habitants… Il s’agit de valoriser les circuits courts, la transformation sur place, en essayant de de promouvoir une juste rémunération de ses travailleurs.
- Le respect du Produit : Notre Agro-synergie c’est aussi et surtout l’ambition de
produire des vins authentiques, de meilleure qualité, plus riches du point de vue
de leur identité, plus purs au sens de leur composition, mais qui répondent aussi à l’idée que leur auteur s’en fait : ils ne s’abandonnent pas aux caprices de la nature, encore moins à ceux de la mode. Ils reflètent la signature d’un lieu, dans un millésime aux caractéristiques climatiques bien entendu variables, mais ils possèdent surtout un style qui lui est invariable. Si l’agriculture biologique repose sur un label, les agriculteurs Bio peuvent tendre vers un système encore plus agro-écologique allant plus loin que le cahier des charges Bio. L’Agro-Synergie, elle, ne repose pas sur un label mais sur un ensemble de pratiques pour un «idéal » à atteindre.
préservée. Il est difficile comme dans le référentiel Biodynamique/Démeter d’imposer une surface minimum (10% de la surface de l’exploitation) consacrée au « développement de la biodiversité » car toutes les exploitations ne sont pas capables de respecter cette contrainte pour de simples raisons de configuration ; dans notre cas, compte tenu de nos surfaces boisées, nous dépassons largement cette limite. L’arbre tient une place majeure dans l’Agro-Synergie. Pour autant, il ne doit pas gravement perturber la mécanisation des opérations qui doivent l’être pour des raisons techniques ou économiques. Ainsi, nous maintenons et développons ainsi des milliers de mètres de haies et de bordures forestières en périphérie ou au centre de nos vignobles. De cette manière, la monotonie de la viticulture est rompue, des abris propices à une faune diversifiée sont créés, nous sommes protégés dans beaucoup d’endroits contre les vents du nord printaniers générateurs de gelée, enfin nous construisons un paysage beau et harmonieux. Mais la biodiversité n’est pas celle seulement visible en surface. Est également et surtout concernée celle du sous-sol : on sait qu’une diminution (-30%) de la biodiversité microbienne du sol provoque une réduction de laminéralisation de la matière organique (-40%), une altération de la productivité végétale (-50%), une diminution de la résistance à la sécheresse (-15%), un amenuisement de la stabilité structurale (-50%) et une augmentation de la survie des phytopathogènes dans le sol (x3) 2 .
- Le respect de l’Humain: l’Agro-Synergie comme l’agro-écologie est une pratique
fondamentalement systémique, c’est-à-dire qu’elle prend en compte à la fois le champ mais aussi tout ce qui l’entoure: les bâtiments d’exploitations, le territoire et ses habitants… Il s’agit de valoriser les circuits courts, la transformation sur place, en essayant de de promouvoir une juste rémunération de ses travailleurs.
- Le respect du Produit : Notre Agro-synergie c’est aussi et surtout l’ambition de
produire des vins authentiques, de meilleure qualité, plus riches du point de vue
de leur identité, plus purs au sens de leur composition, mais qui répondent aussi à l’idée que leur auteur s’en fait : ils ne s’abandonnent pas aux caprices de la nature, encore moins à ceux de la mode. Ils reflètent la signature d’un lieu, dans un millésime aux caractéristiques climatiques bien entendu variables, mais ils possèdent surtout un style qui lui est invariable. Si l’agriculture biologique repose sur un label, les agriculteurs Bio peuvent tendre vers un système encore plus agro-écologique allant plus loin que le cahier des charges Bio. L’Agro-Synergie, elle, ne repose pas sur un label mais sur un ensemble de pratiques pour un «idéal » à atteindre.